Asher est avant tout un homme à l’esprit très rigide, guidé par un sens aigu du devoir et des responsabilités qui vont avec son titre. Cette description peut paraître noble, mais elle traduit un évident manque de confiance en ses congénères, et surtout envers sa propre famille. On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, cette phrase pourrait résumer le Wood dans son ensemble, ce dernier étant persuadé de devoir porter la réussite et la survie du clan sur ses seules épaules, refusant d’un revers de la main toute main tendue, en prenant cela plus comme de la pitié que de la solidarité.

Asher se veut fort et implacable. Il se veut être la plus puissante arme de son clan et, à ce titre, s’entraîne d’arrache-pied, repoussant les limites de son corps bien au-delà du raisonnable, malgré les reproches de ses proches. Têtu ? Il l’est, oui, et c’est bien l’euphémisme du millénaire.

Au-delà de cette rigidité d’esprit, Asher est quelqu’un d’assez peu démonstratif en termes de gestes d’affection, sauf envers ses quelques amis, car il a été élevé comme un protecteur et a beaucoup de mal à s’ouvrir, à laisser tomber ses barrières devant quiconque. S’il est assez demandeur de résultats envers les autres protecteurs du clan, le Wood n’est jamais aussi sévère et critique qu’envers sa propre personne, surtout depuis que sa rancune envers son jeune frère a commencé à corrompre ses pensées et saper sa concentration.

Pour résumer, Asher est un homme qui se dévoue corps et âme à sa famille, à son clan, à son peuple au détriment de sa propre “humanité”, oubliant peu à peu de sourire et de vivre, jusqu’à devenir presque aveugle à la beauté de Pasea, à force de se concentrer sur la préparation face à une menace qui n’arrivera peut-être jamais.
Et pourtant le véritable Asher est toujours là, enfoui quelque part, au fond des ténèbres qui occupent son esprit. Ce véritable Asher est poli et bon vivant, ne refusant jamais un bon verre au coin du feu, pour l’extirper de son quotidien assommant. Il est quelqu’un d’un naturel assez discret, laissant aux autres le plaisir des feux des projecteurs, fuyant comme la peste les grandes fêtes et rassemblement car, s’il n’a rien d’un ours associal, c’est dans un contexte plus restreint, avec une audience plus réduite qu’il se dévoile plus aisément, dans ce qu’il a de plus doux et souriant.



Quel est votre pouvoir ?

Asher est un Noshten et, à ce titre, puise sa force dans le royaume des ténèbres dont il en est l’instrument. Ces ténèbres se matérialisent sous la forme d’un brouillard ou d’une sombre fumée qu’il peut manipuler, comme s’il s’agissait d’une extension de son propre corps. Bien sûr ces ténèbres ne sont pas extensibles à l’infini, plus le Wood souhaite étendre son rayon d’action et plus il devra puiser dans l’ether, au risque de fatiguer son corps bien trop rapidement.

Ces ténèbres ne sont pas intangibles. Asher peut les manipuler pour créer des appendices et se saisir d’objets ou de personnes, ou même les durcir pour les manier ou lancer telles des lames, capables de trancher même les obstacles les plus solides. A sa volonté, Asher peut également manier cette sombre fumée pour obscurcir le lieu où il se trouve,  à l’image d’un nuage doué d’une vie propre.

Mais l’utilisation la plus vicieuse de ce pouvoir est quelque chose qu’il garde tabou. Asher a, à plus d’un occasion, manipulé les ténèbres pour entourer ses adversaires à l’image de mains invisibles, les enserrant complètement jusqu’à ce qu’ils suffoquent, ou jusqu’à ce que les ténèbres ne les écrasent brutalement, réduisant ces opposant en un amas de pulpe sanglante.




Ses limites et contrecoups ?

Ce sombre pouvoir n’a pas une portée infinie, c’est le premier point à ne surtout pas oublier. Certes Asher peut manier les ténèbres comme autant de bras, de jambes et d’appendices à sa dispositions, mais même les bras les plus longs ne sont pas extensibles à l’infini.

Si le pouvoir du Noshten est physiquement éprouvant pour Asher, sa plus grande faiblesse réside dans le fait que, pour être à pleine puissance, il doit être utilisé lorsque c’est l’astre lunaire qui trône dans les cieux, et non pas l’astre solaire. En effet, la lumière naturelle du soleil a tendance a considérablement affaiblir la puissance de cette magie, ainsi que la vitesse avec laquelle Asher peut la déployer. C’est pour cela que son utilisation est privilégiée de nuit, ou dans les lieux à faible luminosité ( Grottes, denses forêts, etc…)

Quels sont les trois sorts offerts avec lesquels vous commencerez ?

Shadow Grasp : Les ténèbres s'étendent et entourent la cible face à Asher. Répondant au mouvement de la main de ce dernier, les ténèbres enserrent violemment la cible, la forçant à une immobilité imédiate, aussi longtemps que le Wood gardera la main fermée.


Dark wall : Seule technique protectrice de Asher, à ce jour, celle-ci consiste à étendre face à lui un mur de ténèbres condensées, dans le but d'arrêter attaques magiques et projectiles lancés à son encontre. Ce mur n'est pas indestructible, et son intégrité dépend aussi de la concentration du Wood.

Night soldier : Les ténèbres sont l'extension de Asher, et aucune technique ne démontre mieux cette vérité que celle-ci. Déployant son plein contrôle de ces ténèbres, Asher leur donne une forme humaine et massive, semblables à celles d'un soldat qui peut, à son souhaite, atteindre une taille démesurée suivante l'adversaire qui fait face au Wood. Le Wood contrôle chacun des gestes de ce soldat de l'ombre et, s'il se concentre suffisamment, peut en créer plusieurs à la fois, les blessures se refermant aussi longtemps que l'énergie et la concentration du Wood seront suffisantes.

Quel a été votre première manifestation magique et à quel âge ?

Asher se rappelle à peine de cet événement, car il n’avait pas plus de dix ans à l’époque des faits. Cet après-midi il jouait en bordure de la forêt avec Karl, le fils d’un ami de la famille. Les deux garnements étaient partis à la recherche du plus grand caillou, car celui qui remporterait la victoire aurait le droit à la plus grosse part de tarte, que la mère de Karl avait préparée.
Asher lutta, fouillant chaque recoin et, quand vint le moment de délibérations, une tragédie survint : Karl l’avait battu. Frustré et impulsif comme seul un enfant peut l’être, Asher bondit en avant pour s’emparer du bout de bois, et faire sienne la victoire. Karl ne l’entendait pas de cette oreille, luttant également jusqu’à ce que la frustration du Wood ne se transforme en colère. Quand il hurla alors, ordonna à Karl de lâcher prise, une vague couleur ébène jaillit de tout le corps du Wood, projetant son camarade trois mètres en arrière, ce dernier atterrissant sur ses fesses, avant de pleurer toutes les larmes de son corps.

Et le pire dans cette histoire ? Asher n’eut même pas le droit à un seul morceau de tarte !

Comment avez-vous appris à contrôler vos pouvoirs ?

L’apprentissage de Asher fut chaotique, sans doute parce qu’il débuta relativement jeune. Dès sa première manifestation, son père décida qu’il devrait maîtriser ce pouvoir mieux qu’aucun autre. Cependant ce pouvoir était rare, et ses maîtres l’étaient encore plus.
Le père de famille fit des pieds et des pieds pour obtenir les ouvrages les plus prisés et coûteux, afin que les précepteurs de Asher puissent lui enseigner les bases de cette magie dont ils ne savaient presque rien, mais les résultats furent plus que mitigés. Peut-être qu’à la capitale, ils en sauraient plus ? La mère de Asher l’accompagna alors, avant de se rendre rapidement compte que c’était une entreprise vouée à l’échec.

Si les ouvrages de jadis permirent au Wood d’entrevoir les limites de son pouvoir, d’en avoir une assez bonne compréhension, cette maîtrise ne vint que de lui et lui seul. Amren resta à ses côtés en plus d’une occasion, pour le soutenir comme seule sa jumelle pouvait le faire, mais la maîtrise que le Wood a sur les ténèbres, aujourd’hui, il ne l’a doit qu’à lui et lui seul. Cet apprentissage fut long et difficile, donnant au Wood de nombreuses cicatrices au passage, mais chaque blessure lui permit de comprendre la gravité de la force qu’il maniait à présent.

Avez-vous été à Ilvermorny ? Si oui, quelle a été votre scolarité ?

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Le clan Wood est une famille à deux facettes, dont l’importance sur Pasea n’est plus à prouver. Ils sont ceux qui travaillent la terre. Ceux qui, par leurs magies, sèment et récoltent afin de nourrir les bouches des autres Shtrigues et, si c’est principalement pour ce rôle qu’ils sont connus, leur magie élémentaire a fait d’eux certains des plus féroces protecteurs de cette île.
Depuis Elsa, quatrième fille de la déesse, chaque leader du clan a été rempli de cette mission sacrée de permettre à toute l’île de vivre en parfaite autarcie, ne dépendant de rien ni personne afin de subvenir à leurs besoins, mais également de former celles et ceux chargés de protéger ces précieuses récoltes et frontières.

Barden, soutenu par son épouse aimante Philina, régnait sur les terres de son clan depuis plusieurs décennies mais, pour leur plus grand désarroi, et malgré leurs nombreuses tentatives, ne parvinrent pas à avoir de descendance. Bien évidemment, ce vide fit naître des rumeurs d’infertilité tantôt attribués à Barden, tantôt à son épouse et, s’ils firent appels à certains membres du clan Payne, afin de connaître l’origine du problème, les différentes magies employées ne semblèrent pas capables de régler la situation.
Barden finit par baisser les bras, acceptant que les rênes du pouvoir reviendraient inévitablement à son jeune frère mais son épouse, elle, ne perdit jamais espoir. En secret, la nuit, tournée vers l’astre lunaire, elle s’enfonçait dans la forêt bordant son foyer pour prier la déesse de toutes ses forces et, enfin, après plusieurs années, cette divine bienfaitrice sembla tendre une oreille compatissante aux suppliques de Philina. Enfin une vie commençait à grandir en elle. Enfin son époux pouvait tourner un regard teinté de soulagement et de bonheur, vers un avenir qui se voulait plus radieux.

La famille Wood était aimée de ses voisins, de ces hommes et ces femmes dont elle avait la garde. Ainsi, à l’annonce de la grossesse, toute la ville fut en proie à une liesse communicative, et une fête fut mise en place, pour célébrer cette nouvelle génération qui allait voir le Wood. Cet enfant serait leur avenir, leur protecteur, leur pilier dans la tempête comme Barden l’avait été, ainsi que son père, et que le père de ce dernier avant lui. Quelle ne fut pas la surprise de Philina d’apprendre, au cours d’une visite de routine auprès de la guérisseuse du clan, que le jour de l’accouchement de son enfant, de son fils, était prévu au même moment que l’enfant d’une famille voisine ! La déesse semblait vraiment avoir écouté les suppliques de Philina, et bien plus encore car, après ce qui fut un accouchement long et difficile pour les deux mères rassemblées là, deux petites têtes brunes virent le jour.

Asher Wood, héritier du clan Wood poussa son tout premier cri ce jour-là, et son cri fit écho à celui de l’autre enfant, Amren. Cette communauté connaîtrait ce jour comme celui de la naissance d’un merveilleux événement. Celui de la naissance de deux âmes jumelles, qui jamais plus ne se quitteraient. Dès leur plus jeune âge et malgré leurs familles différentes, les deux jumeaux furent rassemblés aussi souvent que possible, jouant et étudiant ensemble dès que l’occasion se présentait et, naturellement, une complicité finirait par naître entre les deux, au fil des ans.

Asher comprit rapidement l’importance de son rôle, grâce aux rappels constants de son géniteur et, rapidement, sa turbulence fut tempérée par les leçons de son géniteur. Mais aucune leçon ne fut aussi marquante et déterminante que celle qu’il fit lui-même, alors qu’il n’avait que dix ans. Asher et un voisin jouaient, le jeu dépara et, dans sa frustration, le Wood explosa - pour ainsi dire - sous l’effet d’une intense colère, libéra une vague de fumée noirâtre, dont la force projeta son camarade en arrière, manquant de peu de lui briser la nuque en tombant sur une racine qui dépassa de quelques centimètres, du sol.
Ce jour-là toute la famille comprit que Asher ne serait pas un shtrigue comme les autres, car Nehemia lui avait accordé son don originel, celui de manier ce qui existait avant qu’il n’y ait la lumière.

Suite à cet événement Asher resta quelque peu en retrait, se rappelant à chaque instant qu’il avait failli blesser l’un de ses congénères, voire pire. Ayant perdu l’appétit, son estomac enserré par la révélation de la nature de sa magie, sa mère essaya bien de le faire sortir de sa coquille, mais sans succès. Personne ne parvint à l’atteindre, personne à part sa jumelle, évidemment.


“ Je sais que t’as peur. Que ta magie te fait peur, mais tu sais quoi ? ”

“ Qu…quoi ? ”

“ Réjouis-toi d’au moins une chose. Tu ne pourras pas devenir plus moche, frérot.”

“ T’es con. ”

“ Je sais. Mais tu m’aimes quand même.”


Barden se demandait souvent pourquoi Amren se moquait aussi souvent de son fils, mais les jumeaux ne lui en voulaient pas de ne pas comprendre. Barden avait formé une carapace autour de l’esprit de son premier né. Une carapace formée autour du sens du devoir qu’il lui inculquait ainsi que de ses responsabilités envers le clan. Asher était un garçon discret et en retrait, bien plus que les autres en tout cas et, de par leur évidente connexion, seules les paroles de Amren semblaient arriver à faire mouche à chaque coup. Il n’y avait qu’elle pour le comprendre, qu’elle pour le rassurer, qu’elle capable de se moquer de lui dans le seul but de le faire sourire, de lui rappeler qu’il était bien plus que ce qu’on attendait de lui.

Au fil des années suivantes, deux nouvelles choses firent leur apparition. Barden noya son fils sous tous les ouvrages qu’il pouvait trouver, afin de l’aider à comprendre et maîtriser ce pouvoir qui était le sien car, bientôt, la famille s’agrandit avec l’arrivée de Ethan, qui se révéla être rapidement un garçon bien plus souriant, solaire et turbulent que ne l’avait jamais été son aîné. Une partie de Asher voulait prendre son rôle de grand-frère très au sérieux, mais les nécessités de son apprentissage le tinrent éloigné du foyer familial bien plus qu’il ne l’aurait voulu.
Sa mère l’amena même à Kardia pendant plusieurs mois, à la recherche d’un précepteur digne de ce nom, mais les recherches furent vaines. Soit on lui disait qu’il était trop jeune, soit qu’il n’existait aucun ouvrage pouvait l’aider, pas à pas, et qu’il devrait apprendre sur le tas. Ce fut donc dépité, la mine triste, que l’aîné Wood retourna auprès des siens, résigné à arpenter le chemin le plus rude.

Au fil des ans et après quelques dérapages supplémentaires, Asher grandit pour devenir encore plus discret et froid qu’auparavant. Il accepta la voie qui était la sienne et s’entraîna à la manière d’un soldat, éprouvant la maîtrise de sa magie autant que celle de son épée, le plus souvent avec sa jumelle car ils possédaient tous deux le même brasier inextinguible. Rapidement les deux shtrigues prouvèrent être de redoutables guerriers, et un encore plus formidable duo, surtout quand ils mêlaient leurs magies, l’une à l’autre. Ils devinrent une force que l’on ne pouvait ignorer, et c’était donc le plus naturellement du monde que, alors que Ethan courait la campagne à la recherche de têtes à faire tourner et de couches à réchauffer, son aîné et sa jumelle, eux, furent deux des rares élus amenés à effectuer des missions hors de Pasea. Ensemble, au début, puis au fil du temps ils reçurent chacun leurs propres missions.

Asher sembla se durcir un peu plus au fil de ces missions et de ce contact avec l’extérieur. Bien sûr qu’il était chanceux de vivre sur Pasea, oui, mais il réalisait surtout à quel point les humains n’avaient pas changé d’un poil, même des siècles après leur trahison. Ils étaient toujours aussi perfides, aussi égoïstes et aussi suspicieux de leur prochain. Le Wood comprenait l’importance de ces missions et des contacts permis par ces dernières, mais c’était à chaque fois avec la boule au ventre et le dégoût au fond de la gorge qu’il appréhendait de devoir mettre les pieds en Azoven. Combien de temps cela dura t-il ? Combien de temps resta t-il plus souvent à l’extérieur que sur Pasea ? Une décennie ? Deux ? Probablement deux, et il y serait sans doute encore aujourd’hui, si la maladie et l’âge n’avaient pas rattrapé et affaibli son père.
Affaibli, le teint livide et le souffle court, ce fut ainsi que Asher découvrit son père, confiné dans son lit, au tour d’une de ses nombreuses leçons. Si Ethan ne manqua pas de rappeler à Asher que tout ceci ne serait pas arrivé s’il était là plus souvent, le guerrier des ténèbres repoussa ces vaines critiques d’un revers de la main et ferma la porte de la chambre, pour rester au chevet de son géniteur. Trois heures. Pendant trois heures la porte resta fermée. Pendant trois heures les deux hommes échangèrent et, si personne ne connaîtrait jamais les détails de cette conversation, ce fut un Asher avec la détermination renouvelée qui rouvrit la porte de la chambre.

Il savait. Il savait que le temps de son père était compté. Il savait que ce jour viendrait, mais il ne pensait pas que cela serait aussi…tôt. Mais il comprenait. Il comprenait qu’il devait focaliser son attention sur Pasea, à présent, car viendrait rapidement le jour où ce serait lui qui serait à la tête du clan et où ce serait son père - si sa santé le lui permettait - qui prendrait la place de l’ancien du clan, à Kardia.
Et, comme si ce n’était pas assez compliqué comme cela, Asher fut affublé d’une nouvelle épine dans le pied,  lorsque son cher cadet décida de mettre un terme à ses fiançailles établies avec le clan Reaz, pour pouvoir rejoindre la femme qu’il aimait réellement. Il avait donc choisi son cœur à son devoir et, pour maintenir un lien solide avec le clan Reaz, il fut décida que, en l’absence de prétendante convenable, ce serait Asher qui serait fiancée à l’ancienne promise de son frère. L’aîné ne protesta pas un seul instant, car il connaissait son devoir, il connaissait sa place, et il en fallait au moins un dans cette famille qui fasse ce qu’on attendait vraiment de lui.

Il ne restait plus qu’à attendre l’arrivée de cette promise, à présent.