La neige tombait, les flocons s’écrasaient sur les vitres de la demeure et dans les alentours. Il y avait une sorte de magie dans la neige, une magie indescriptible, quelque chose de pur et de puissant à la fois. Née le 21 février, Alysha est née avec une semaine d’avance, sous la neige, comme si elle avait été appelée par celle-ci, comme si cette naissance n’aurait jamais fait sens sans cette neige et comme cela n’aurait eu aucune logique si elle n’était pas née en cette soirée glaciale. À l’âge de cinq ans cette théorie se renforça quand Alysha, pour la première fois, annonça qu’elle sentait qu’il allait neiger le lendemain matin. Et cela ne fut pas un évènement isolé. À chaque fois que les premiers flocons allaient tomber, elle pouvait le sentir et prévoir quand cela allait se produire approximativement. Étrangement elle ne développa pas de magie, aucun don, jamais en vint-et-un ans d’existence. Il s’agissait d’une sorte de don, pas forcément un don très utile et pas le seul qu’elle avait mais elle pouvait le savoir et elle était persuadée, comme certaines autres personnes, que cela avait à voir au fait qu’il neigeait quand elle est née. Bienvenue dans l’histoire d’Alysha remplie de fraîcheur…


De la neige au violon


Elle avait son violon et son archer entre ses mains. Ces deux éléments faisaient partie d’elle, comme une extension d’elle, et ce depuis plusieurs années. Cela avait commencé avec ce merveilleux violon que son oncle, Zéfyr, lui avait offert quand elle n’avait que six ans, quand elle avait parlé de vouloir apprendre de cet instrument, qu’elle appréciait écouté. Son oncle l’avait donc écouté et offert ce merveilleux instrument. Si ce n’était pas celui qu’elle avait entre les mains en ce moment, elle l’avait gardé, précieusement, dans une cage en verre. Elle aurait pu s’n débarrasser mais il en était hors de question, comme chacun des cadeaux qu’elle recevait. La jeune femme estimait qu’il s’agissait de choses précieuses que les cadeaux et qu’il était mal venu de s’en débarrasser même si elle passait pour le genre de personnes qui gardait tout, et ce tout n’était pas un bon mot, c’était péjoratif généralement.

Alysha était douée avec le violon, elle avait décidé d’apprendre à en jouer et il fallait avouer qu’elle était particulièrement douée, elle avait appris rapidement qu’elle ne devait faire qu’un avec une passion pour que celle-ci fonctionne malgré son jeune âge. Si elle était douée dans quelques autres domaines, cela n’avait rien à voir avec ce don qu’elle avait pour apaiser les gens en jouant du violon. Cette passion la prenait elle-même en plein coeur, elle n’avait pas l’impression de vivre si elle ne jouait pas de ce petit instrument, elle en avait besoin et elle ne se sentait que plus entière quand elle en jouait. La jeune femme avait, durant son enfance et donc tout son apprentissage, appris beaucoup de belles choses sur la musique et sur cet instrument en particulier. Elle pouvait en jouer jour et nuit, rien ne l’arrêtait et personne ne semblait vouloir le faire à son plus grand bonheur.

Elle se rappelle qu’à partir de l’âge de quatorze ans, elle adorait jouer dans la neige. Si jusque là elle avait toujours aimé sortir quand il neigeait, elle pouvait dorénavant jouer au beau milieu d’un lieu épuré, un lieu recouvert d’une si belle couleur. Elle avait toujours trouvé la neige si pur, si insouciante du monde qui l’entourait. Elle se déposait là délicatement telle une plume. Elle était si impressionnante et fascinante. Tout comme les cordes de son instrument, elle avait observé chaque traits qu’un flocon pouvait avoir qu’il fondait sur la paume de sa main, elle avait observé les différentes teintes que celle-ci pouvait avoir mais elle adorait aussi faire des anges dans la neige. Ce côté enfantin et simple elle l’a gardé même si aujourd’hui elle ne le laisse plus autant sortir malheureusement, s’enfermant dans une bulle pour rattraper ce que sa cousine peut faire et qui pourrait entacher trop facilement la famille entière…


Sous une pluie de jalousie


Tout ce qu’a toujours voulu Alysha en réalité n’est pas la gloire, un mariage convenable ou bien la richesse ni même la beauté. Si beaucoup peuvent penser cela, ce n’est pas la vérité sur ce qu’a toujours voulu la jeune femme. Dans une autre vie elle aurait pu vouloir vivre une vie parfaitement simple sans trop de robes, sans accorder sa vie au monde entier ni même à participer à des évènements mondains. Elle aurait pu vivre une vie tranquille et sans une telle pression sur les épaules. Et pourtant elle était là, à vingt-et-un ans, à aider toutes les causes du monde, à aider toutes les personnes qui le demandaient. Elle ne pouvait s’en empêcher, elle qui était née du bon côté, elle qui avait pu avoir absolument tout ce qu’elle voulait. Elle ne trouvait pas ça juste que certaines personnes ne puissent pas avoir la même chance qu’elle, que certains ne puissent manger à leur faim ou encore même que d’autres ne puissent jamais obtenir assez d’argent pour offrir mille et un cadeaux aux personnes qui leurs sont chères.

Tout ce travail venait d’elle mais aussi à cause de sa chère cousine, la princesse. Elle ne semblait pas s’apercevoir de la chance qu’elle avait, alors, parfois, la jeune femme l’enviait. Si elle avait eu l’envie, à certains moments de sa vie, de mener une vie simple, souvent elle se demandait si elle ne pourrait pas accomplir plus si elle se trouvait à la place de sa cousine, celle qui l’exaspérait au plus haut point. Elle pourrait avoir une voix qui se fait entendre, elle pourrait en faire plus pour de nombreuses causes et pourtant elle semblait ne pas s’intéresser à quoi que ce soit ni même au sort des petites gens qui peuplaient ce monde dans lequel elles vivaient. Elle ne semblait se préoccuper que d’elle-même et de ce qu’elle ne voulait pas. Elle avait le choix apparemment, ou du moins du point de vue de la blonde, et elle l’enviait plus que tout. Elle se pavanait et osait refuser toutes les responsabilités comme le mariage mais non, elle préférait fuir les gardes et ne pas allez jusqu’au bout des choses. Alors à chaque rumeur sur sa cousine, la blonde travaillait plus durement passant des heures et des heures à séduire de bons partis et à aider les gens dans le besoin plutôt que de faire ce qu’elle rêverait.

Dans ce monde même une fille née sous une bonne étoile ne pouvait exaucer tous ses rêves par une fée…


Elle avait des rêves par milliers


Il y avait un temps durant lequel Alysha avait des rêves, un temps où son esprit n’était pas pris par les méandres de la politique, un temps où elle pouvait penser à elle, à ce qu’elle souhaitait réellement. Elle rendait ses parents dingues. Pendant de nombreuses années, elle restait la tête dans les nuages, son esprit divaguant à une vitesse folle, incapable de s’empêcher de penser encore et encore et encore à de nombreux sujets. Pendant de nombreuses années elle se laissait influencer par ses sentiments et ses émotions. Elle ressentait ces émotions si fortement en elle qu’elle ne pouvait les ignorer, ces émotions prenaient souvent le dessus sur elle mais on ne lui autorisait pas cela, il fallait qu’elle reprenne le dessus. Son père, d’un naturel autoritaire, s’énerva souvent sur sa fille qui décida que cela n’était plus l’érable, elle avait pris la décision de prendre le dessus d’une manière radicale : en ignorant ses émotions trop intrusives.

Souvent on lui avait dit qu’elle exagérait que soit sa mère, son père ou encore d’autres membres de sa famille. Dans d’autres termes plus vulgaires, on la qualifiait de dramaqueen parce qu’elle semblait surréagir à certains évènements, à certaines choses. Elle détestait qu’on le lui dise, trouvant cette remarque profondément injuste mais également la description la plus blessante qui pouvait lui être dite. Alors elle avait décidé d’enfouir ses émotions, ses rêves et ses pensées, la journée du moins. Sas doute avait-ce été pour cette raison qu’elle avait fini par se réfugier dans la musique, laissant alors échapper ses émotions et ses pensées dans les sons que produisait son violon. Alysha est une jeune femme sensible, beaucoup plus qu’il n’y paraît mais préférant ne pas souffrir plus que nécessaire, elle a une mission, quelque chose qu’on attend d’elle. Elle ne peut décevoir et se devra de faire un beau mariage, sans doute sans amour même si elle aurait voulu que cela le soit. Elle se devra de suivre ce que l’on lui dit de faire, de se montrer absolument parfaite aux yeux du monde bien que ce n’était absolument pas ce qu’elle était, passant souvent pour une femme matérialiste, superficielle et possiblement dramaqueen. Elle s’était forgée et avait accepté cela, pour le bien de sa famille quoi qu’il lui en coûte.

Ils veulent tous la marier


Tout ce que savait Alysha c’était que de nombreux hommes accepteraient de se marier avec elle. Était-ce ce qu’elle souhaitait ? Comme dit précédemment elle rêvait depuis si longtemps d’un mariage d’amour mais il n’y avait rien de son côté. Beaucoup d’entre eux la courtisaient sans lui laisser un seul répit, elle était apprécie, jugée comme délicate et comme la femme parfaite à marier. Elle démontrait une intelligence qui ne montrait pas à quel point elle pouvait être bornée sur certains sujets. Elle savait qu’elle n’avait pas le droit de perdre une chance, pas une seule. Elle devait proposer à ses parents tous les choix corrects possibles même si le choix ne lui plaisait pas forcément, même si elle ne l’aimerait pas nécessairement. Le plus important à ses yeux était de satisfaire une demande sociale, de satisfaire la vision que le monde pourrait se faire de sa famille et elle ne pouvait être une autre vieille fille, elle se devait de se marier.

Le mariage a longtemps été dans son esprit quelque chose de romantique. Il s’agissait avant tout d’une preuve d’amour, de se jurer fidélité jusqu’à ce que la mort sépare deux individus. Puis à l’adolescence la jeune fille a vite compris que cela n’avait rien à voir pour quelqu’un de son rang social. Le mariage n’était qu’un simple et banal contrat, une question politique. Et elle savait qu’elle ne pouvait se tromper, qu’il lui faudrait quelqu’un avec qui le courant passait mais également quelqu’un avec qui la société accepterait qu’elle soit, cela n’avait rien à voir avec l’amour mais avec le pouvoir et l’exigence du monde qui l’entourait. Pourtant elle était loin de se douter que lui aussi était intéressé par cette proposition. Un brun, les cheveux d’un noir si profond, d’un noir ébène, lui pour qui elle n’a jamais eu aucune attirance, lui qu’elle considérait comme un deuxième frère. Lui qui avait toujours agit ainsi, elle agissait comme si il n’y avait rien, persuadée de cela. Elle en était même intimement convaincue qu’il n’y avait rien entre eux et qu’il n’y aurait jamais rien, riant quand on lui proposait cela alors que lui, lui il attendait sagement, attendant qu’elle se décide à voir en lui un potentiel futur mari, persuadé qu’ils sont fait pour être ensemble alors que pas du tout, lui son meilleur ami et confident qu’elle ne verra jamais comme plus contrairement à lui, vu comme une menace aux yeux des autres prétendants puisqu’elle l’couterait presque plus que ses parents.

Une douloureuse disparition


Grotesque, tout ceci paraissait grotesque, une telle disparition. Si beaucoup pensaient à une potentielle mort bien que personne ne le disait à voix haute, Alysha refusait de croire en cette hypothèse. Son cousin préféré, celui qui l’avait toujours soutenu et qui avait toujours été présent quand elle ressentait trop d’émotions fortes à la fois, elle ne pouvait concevoir qu’il ne reviendrait plus jamais dans sa vie et refusait de croire en cette grotesque hypothèse. Elle refusait que l’on lui dise à voix haute. Elle refusait que cela soit possible même un peu. Même après dix années, Alysha conservait encore et toujours cet espoir de voir son cousin en vie, de voir cet homme de nouveau sous ses yeux, incapable de concevoir une toute autre hypothèse bien plus sombre et beaucoup plus déchirante.

Keshawn et Alysha se sont toujours plutôt bien entendu, elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi ni comment elle pouvait s’entendre avec quelqu’un aussi bien au sein de cette famille. Si Alysha adore son frère et ses deux soeurs mais également ses cousins et cousines, la relation qu’elle avait avec Keshawn était particulière et elle l’estimait comme précieuse. Il avait toujours su trouver les mots, toujours essayé de la comprendre et elle avait toujours essayé de faire de même en retour. C’était sans doute la personne de sa famille dont elle était le plus proche, dont elle se sentait le plus proche.

Pourtant il avait disparu, elle trouvait cela cruel, il ne le méritait pas et elle priait chaque jour depuis sa disparition pour qu’il revienne, pour qu’il ne soit pas mort comme certains pourraient penser, pour qu’il revienne parmi toute la famille et que cette période un très lointain mauvais souvenir. Jamais elle ne pourrait voir sa vie sans lui, pas tout de suite, il lui restait encore de belles décennies à vivre, beaucoup d’années où il pourrait vivre une belle et heureuse vie. Sans doute qu’Alysha s’effondrerait si on venait à lui apprendre cela, raison pour laquelle personne dans sa famille ne parlait en sa présence de cette possibilité, elle s’était déjà assez braquée sur le sujet pour que cela ne puisse être énoncé à voix haute.

Les ficelles du destin

Oublier cet aspect de la vie d’Alysha serait honteux, nous ne pouvons pas payer de cette douce vie sans parler de ce que le destin a déposé sur le chemin de la blonde. En dehors de ce meilleur ami, elle a un groupe d’amies, des amies en or, des amies avec lesquelles elle s’entend si bien, des amies sans qui elle ne serait rien. Sans elle sa vie serait si triste et si banale. Elles ne se voient pas tout le temps mais quand cela est le cas, il s’agit d’une journée fabuleuse pour chacune d’entre elles. La blonde sait qu’elle pourra toujours leur faire confiance et leur parler de tout, ce sont ces amies qui tentent de l’éloigner du meilleur ami de la jeune femme, sachant toutes qu’il l’aime mais que ce ne sera pas le cas de la violoniste.

Le destin a également décidé d’ôter du chemin de la jeune fille la magie. Elle aurait pu apprécier d’aller à Ilvermorny mais apparemment ce n’était pas quelque chose qui lui était destiné. Si elle a eu deux de ses amies qui s’y sont rendues et qui y étudient toujours, ce n’est pas son cas à elle et elle le vit mieux que ce qu’elle l’aurait cru. Elle a accepté que certaines choses ne pouvaient être contrôlées ou décidées et cela lui permettait de se concentrer pour oeuvrer pour le bien être des habitants d’Azoven ou encore pour son avenir soit un beau mariage. Elle se démène pour ces deux choses, elle fait tout pour que tout soit parfait et que sa vie soit parfaite mais ne lui manque-t-il pas une petite étincelle ? En effet elle est loin d’apprécier la routine, elle ressent souvent ce besoin de mettre un peu de piment dans sa vie, adorant l’imprévu et agissant parfois, pour ne pas dire régulièrement, sous l’impulsivité bien qu’elle tentait de le faire dans des moments opportuns, soit surtout avec ses amies.

Chronologie


21 février 2981 : Naissance d'Alysha Salix, quatrième enfant de Laurenz Salvix et de Nerine Mar Salvix.

21 février 2987 : Zéfyr, l'oncle d'Alysha, lui offre son premier violon ce qui développe en elle sa première grande passion.

Année 2988 : La mère d'Alysha, Nerine, a abandonné l'idée de dissuader sa fille de rester des heures et des heures dans la froid.

2992 : Le cousin d'Alysha, Keshawn disparaît et même après dix années sans nouvelles de sa part, elle croit encore qu'il peut être retrouvé vivant.

2994 : Profondément blessée et lassée de l'être par les remarques sur le fait qu'elle soit trop sensible, Alysha commence dès cette année à mettre ses sentiments de côtés et réussit à les enfouir au plus profond d'elle afin d'éviter qu'on le lui dise à nouveau.

2996 : C'est à partir de cette année précisément qu'elle se lance dans l'aide à autrui à temps plein. Elle décide d'aider toutes les personnes dans le besoin même les animaux afin de leur apporter un peu de soutien et de réconfort bien que cela lui prenne tout son temps libre.

3001 : Deux de ses amies se marient en cette même année, lui mettant un peu plus la pression pour trouver un mari elle aussi même si l'une d'entre elles ne semblent pas réellement épanouie dans le dit mariage laissant une crainte à Alysha et modifiant sa vision des choses sur le mariage.