C’est un soir de pleine lune, alors que les rayons de l’astre rayonne dans la chambre de l’impératrice, ses cris rythmes les mouvements du personnel. « Vite ! Activez-vous ! Le petit prince arrive ! » s’écrie une servante. « De l’eau chaude ! Rapidement ! » L’aînée de la fratrie déjà âgée d’une dizaine d’année ou presque était au coté de sa mère, lui tenant la main avec douceur, un sourire aux lèvres. Les plus jeunes sont dans leur chambre, certainement tout aussi excité par l’évènement. Lorsque l’ultime cri retentit de la mère de famille, tout le monde retient son souffle. Le bébé ne criait pas de prime abord. Poppy, l’aînée, étire son petit cou vers le nourrisson, soudainement inquiète. Puis, les premiers pleures de l’enfant retentissent. Poppy saute sur ses pieds et s’approche de son petit frère. Elle accompagne les servantes pour le laver, tout comme elle a lavé Nerine quelques années plus tôt. Poppy est déjà très maternelle avec sa fratrie et lorsqu’elle le ramène à sa mère, le petit garçon gigote déjà les mains vers sa mère. « Comment s’appelle-t-il ? » Demande l’aînée à sa mère. Dans un sourire attendrit, serrant son fils contre elle, elle prononce dans une douceur perçant le coeur de toutes personnes présents. « Zéfyr. »


« Arrête de gigoter, Zéfyr.. » L’enfant était une vraie pile électrique. Il ne tenait jamais en place, et surtout, il collait tout le temps ses frères et soeurs. Si Nerine et Poppy tentaient de maintenir l’enfant en place avec leur mère, il voulait être son frère aîné. Lui aussi voulait apprendre ce qu’il apprenait. Sautillant sur place en demandant pourquoi il n’avait pas le droit à cet enseignement, Poppy s’accroupit devant son petit frère. « Rhoval a une magie particulière qui nécessite de l’entraînement et notre silence. Il a des responsabilités, on ne peut que le soutenir avec ça. Tu comprends ? » L’air boudeur, l’enfant croise ses bras sur son torse. Lui aussi, il veut des responsabilités, pourquoi son frère doit-il tout endosser ? Boudant, il s’éclipse dans sa chambre, où il boudera sur son lit en haut. Assis en tailleur sur le matelas, il jouait avec sa peluche préférée tout en imaginant leur précepteur avec Rhoval en train de faire des trucs qu’il rêvait de faire. Il imaginait la pièce parfaitement, ainsi que le doux visage de son frère, ses yeux bleus similaires aux siens. Quand soudainement, il se sent tomber. Il chute. Puis, ses fesses heurtent le sol. Lorsqu’il regarde autour de lui, il n’était plus dans sa chambre mais dans la salle d’apprentissage. Le regard de son aîné et du précepteur étaient posé sur lui. « Ça, c’est intéressant. » Dit le précepteur sondant l’enfant. « Zéfyr ? Lève-toi et approche. » L’enfant s’exécute et le précepteur sonde de nouveau l’enfant. Hochant la tête, un fin sourire sur son visage... Le précepteur donne la sentence. « Dès demain, tu viendras avec Rhoval t’entraîner avec nous » Zéfyr eut du mal à assimiler l’annonce, ce n’est que lorsqu’il regarde son aîné qu’il comprend et qu’il saute dans les bras de son frère aîné.


Zéfyr est un garçon doux, qui aime dessiner, écrire des poèmes. Artiste dans l’âme, il adore embêter ses soeurs. Un vrai taquin, il adore aller dans la chambre de sa soeur. Organisée et n’aimant voir sa chambre dérangée, Zéfyr ne peine pas à s’y rendre grâce à ses portails. Il y bouge juste un objet, ou défait son lit. Très vite la voix de sa soeur retentit dans les couloirs. « ZÉFYR !!! » Riant le garçon se cache de sa soeur, alors que Poppy ne peine pas à le trouver. « Qu’as-tu fais encore ? » Il pouffe de rire avant de se blottir dans les bras de l’aînée. Rhoval arrive derrière en grimaçant. « Nerine n’est pas contente, Zef. » Le garçon de sept ans rit encore alors que Nerine approche. Elle pose son regard en colère contre son petit frère, qui perd son sourire subitement. Puis, la soeur fachée affiche subitement un sourire et se met à courir vers Zéfyr. Retrouvant le sourire, le garçon se met à courir pour fuir en riant et utilise ses portails pour se cacher. Une partie de cache-cache commence naturellement jusqu’à l’heure du diner.


En grandissant, la personnalité romantique, taquin et amusé de Zéfyr s’accentue. Il aime apprendre et retient sans difficulté ce qu’on veut lui inculquer. Il a seize ans, quand au château, une nouvelle servante est engagée. Femme de chambre, Zéfyr la voit pour la première alors qu’il retournait à sa chambre. Elle faisait son lit dans des gestes élégants. Un visage aux traits fins, une peau dorée qui prouve qu’elle travaillait souvent dehors, des doigts fins et délicats et une silhouette parfaite. « Bonjour. » Lui dit-elle avec un sourire léger, observant simplement sa beauté. Elle sursaute, relevant le nez vers le prince. Elle se fige et rougit vivement avant de replacer le drap correctement. « Pardon votre Altesse, je viens de finir.» Zefyr s’approche alors qu’elle commence à partir, il se place devant elle avec un sourire. « Vous ne me dérangez pas, finissez ce que vous à faire.» Puis, elle reprend son travail. Zéfyr la regarde longuement, et durant les jours qui suivent, il lui fait la cour. Jusqu’à ce qu’elle succombe et qu’il l’épouse l’année de ses dix-sept ans.


Trois années plus tard, Zéfyr vivait dans le village de sa femme ayant choisie une vie simple, tout en étant précepteur pour les enfants de la famille royal. Il était à la cour lorsqu’un messager arrive au château. Zéfyr avait rassemblé son frère et ses soeurs pour leur annoncer que son premier né allait bientôt naître. Alors qu’il est déjà tonton cinq fois du coté de Rhoval, deux fois du côté de Poppy et et trois fois du côté de Nerine, il était ravi de leur annoncer que c’était son tour. « Skaidrina attend notre premier enfant. » Alors que toute la fratrie semble ravie et félicite Zéfyr, le messager intervient, timidement. Rhoval lui demande de parler. Qu’est-ce qui pouvait bien être si important qu’on vienne déranger les quatre membre de la famille royale ? « Altesse... Le village a été attaqué... Skaidrina et son bébé n’a pas survécu. » Reda. Ils avaient décidé d’appeler leur fille qui devait naître le mois prochain, Reda. Zéfyr n’y a pas cru et est allé voir de ses propres yeux. Son frère l’accompagnant, il trouve le corps ensanglanté de sa femme. S’accroupissant, la prenant dans ses bras, Zéfyr commence à assimiler et commence à pleurer. C’est le début d’une longue chute pour le prince d’Azoven.


La perte de sa femme a été un véritable calvaire pour Zéfyr. Aussi, lui qui ne buvait commence à boire mais surtout il s’enferme dans le travail. Il devient plus strict et moins patient avec ses neveux et nièces. Pour ceux pourvu de magie, il refuse de les entraîner. L’empereur doit faire venir un Shtrigue de Pasea, un void pour cela. Un jour qu’il faisait cours à la nouvelle génération de sa famille, il en manquait un à l’appelle. Keshawn avait décidé de voler de ses propres ailes, d’entreprendre un voyage en mer. C’était l’une de ses premières missions en tant qu’Héritier d’Azoven. Pourtant, quand il finit sa journée, qu’il se rendait dans les appartements de son frère pour lui faire son rapport de fin de journée sur l’évolution de tout ce petit monde, il trouve Rhoval enlaçant Aspri, sa femme. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » Dit-il sombrement. Il le sentait, quelques choses de grave se passait. Aspri échappe un sanglot de plus belle alors que Rhoval lève son nez avec hésitation. « Keshawn a disparu en mer. » Fronçant les sourcils, Zéfyr fait demi-tour avant de taper dans un mur dans le couloir. Au Diable ces êtres pourvus de magie, car c’était forcément un coup d’eux. Zéfyr se fait la promesse de retrouver son neveu et de venger Skaidrina.


Zéfyr ne sait pas comment faire pour tenir sa promesse. Il a beau y réfléchir, rien n’est suffisamment malin pour éviter que ce soit pris en déclaration de guerre. Et le moins que l’on puisse dire c’est que... même s’il est d’avis que ni lui-même ni son frère ne devrait respirer à cause de leur nature Shtrigue, il n’a pas envie de donner des ennuis à Azoven et à Rhoval. Aussi, le prince est surtout retrouvé dans les auberges un verre à la main, et très régulièrement avec une perte de lucidité dû à ses nombreux verres. Il arrive en retard pour s’occuper de ses neveux et nièces, parfois encore amochés. Si Poppy a voulu en parler, elle qui est revenue à la cour avec Nerine suite à la mort de Skaidrina pour veiller sur Zéfyr, ça n’a jamais abouti, jusqu’à ce jour. Alors qu’il en était déjà à son deuxième verre, un homme encapuchonné s’assoit à côté de lui. « Bonsoir, Altesse. » Lâchant un grognement, le prince resserre ses doigts autour de son verre. « Fichez moi la paix. » Pour autant, l’homme ne bougea, et du même ton désintéressé, il informe le prince de la raison de son approche. « On peut vous aider à venger Lady Skaidrina et à retrouver votre neveu. » Levant son nez vers l’inconnu, soudainement intéressé, Zéfyr pactise avec le diable ce soir-là.


Devenu Inquisiteur, Zéfyr a réussi a ralentir drastiquement la boisson et s’entraîne aux armes, cachant sa nature magique qu’il réfute au mieux. Il redevient le Zéfyr que sa famille connaissait. Souriant et patient avec eux, mais en dehors le prince est un bloc de glace. Alysha est sa petite protégée, qu’il voit grandir et à qui il refuse même une chute d’un sofa. Cet enfant est la première et dernière née depuis la mort de Skaidrina et Reda, ce qui lui vaut une place particulière dans le coeur de son oncle. Zéfyr devient chasseur de métamorphes, apprenant à leur couper la gorge sans pitié. Précepteur, frère, oncle et prince le jour. Assassin la nuit.


Un soir, Zéfyr chassait le métamorphe comme régulièrement depuis la fin de sa formation et de son mentorat au sein des Inquisiteurs. Seulement, une forme de magie l'attire quelques part. Zéfyr en est conscient, mais voulant réduire en cendre chaque particule de magie de ce monde, il s’y rend. Seul. PAF. Zéfyr ne se souvient de rien. Il se réveille au camp des Inquisiteurs après des jours, voire des semaines, peut-être mêmes des mois de disparitions. Un mal de crâne lui a pris le cerveau et quand il est rentré au château, ses soeurs lui sont jetés dans les bras. Il avait disparu près d’un an. Qu’a-t-il fait durant cette année ? Aucune idée.


Après plusieurs jours de convalescence, Zéfyr se rend au campement pour récupérer les pistes de chasse. Seulement, ça ne se passe comme prévu. « Nous avons pris la décision de ne pas te laisser chasser seul.» Zéfyr s’apprêtait à répondre, mais l’homme le coupe en disant que ce n’est négociable. Ainsi, on lui donne une coéquipière. Loin d’être ravi par la nouvelle organisation, Zéfyr ne voit d’autres façon que d’accepter ayant besoin d’eux pour venger sa femme et retrouver son neveu.